Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/116

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qui probablement sauva le chef comanche, ils se jetèrent gloutonnement sur les restes épars du repas des Peaux-Rouges, leurs maîtres qui ne se croyaient pas épiés ne songèrent nullement à leur ordonner la vigilance.

Les Comanches regagnèrent enfin leur camp, après avoir avec des difficultés infinies réussi à retrouver leurs chevaux.

La vue de leur chef blessé leur causa une surprise et une irritation extrême, dont la Tête-d’Aigle profita habilement pour les lancer de nouveau à la recherche des chasseurs qui, retardés par les trappes qu’ils portaient, ne devaient pas être loin et ne pouvaient manquer de tomber promptement entre leurs mains.

Ils n’avaient été dupes qu’un instant du stratagème inventé par Cœur-Loyal, et n’avaient pas été longs à reconnaître sur les premiers arbres de la forêt des traces non équivoques du passage de leurs ennemis.

Ce fut alors que, honteux d’être tenu ainsi en échec par deux hommes déterminés, dont les ruses supérieures aux siennes déjouaient tous ses calculs, la Tête-d’Aigle résolut d’en finir avec eux et mit à exécution le diabolique projet de brûler la forêt. Moyen qui, de la façon dont il l’emploierait, devait, il n’en doutait pas, lui livrer enfin ses redoutables adversaires.

En conséquence, dispersant ses guerriers dans différentes directions, de manière à former un vaste