Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/123

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faire ; pour vous, enveloppez-vous avec soin de couvertures mouillées.

Chacun suivit son conseil.

L’étranger jeta un regard autour de lui, puis après avoir fait un signe à son compagnon, il marcha au-devant du feu.

— Je ne vous quitte pas, dit le général avec intérêt.

— Venez, répondit laconiquement l’étranger.

Arrivés à l’extrémité de la place où les herbes avaient été arrachées, le chasseur fit un monceau de plantes et de bois sec avec son pied, et jetant un peu de poudre dessus il y mit le feu.

— Que faites-vous ? s’écria le général avec stupeur.

— Vous le voyez, je combats le feu par le feu, répondit simplement le chasseur.

Son compagnon avait agi de la même manière d’un côté opposé.

Un rideau de flammes s’éleva rapidement et pendant quelques minutes le camp se trouva presque caché sous une voûte de feu.

Il y eut un quart d’heure d’anxiété terrible, d’attente suprême.

Peu à peu les flammes devinrent moins intenses, l’air plus pur, la fumée se dissipa, les mugissements de l’incendie diminuèrent.

Enfin l’on put se reconnaître dans cet horrible chaos.