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IX

LE FANTÔME.


Il était à peu près huit heures du matin, un joyeux soleil d’automne éclairait splendidement la prairie.

Les oiseaux voletaient çà et là en poussant des cris bizarres, tandis que d’autres cachés au plus épais du feuillage formaient de mélodieux concerts. Parfois un daim montrait sa tête effarouchée au-dessus des hautes herbes et disparaissait au loin en bondissant.

Deux cavaliers revêtus du costume des coureurs des bois, montés sur de magnifiques chevaux à demi sauvages, suivaient au grand trot la rive gauche de la grande Canadienne, tandis que plusieurs limiers à la robe noire, tachée de feu aux yeux et au poitrail, couraient et gambadaient autour d’eux.

Ces cavaliers étaient le Cœur-Loyal et son ami Belhumeur.

Contrairement à ses habitudes, le Cœur-Loyal semblait en proie à la joie la plus vive, son visage rayonnait, il jetait avec complaisance les yeux autour de lui. Parfois il s’arrêtait, fixait son regard au loin, paraissant chercher à l’horizon quelque