Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/152

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il fut tout à coup attiré du côté d’un buisson peu éloigné par des aboiements qu’il crut reconnaître.

Il s’avança précipitamment ; un limier semblable aux siens sauta joyeusement après ses jambes et l’étourdit par ses folles caresses.

— Oh ! oh ! dit le chasseur, que signifie cela, qui a attaché ainsi le pauvre Trim ?

Il coupa le lien qui retenait l’animal et s’aperçut alors qu’il avait au cou un papier plié en quatre et soigneusement attaché.

Il s’en empara et courut rejoindre le Cœur-Loyal.

— Frère, lui dit-il, espérez !

Le chasseur savait que son ami n’était pas homme à lui prodiguer de vulgaires consolations, il leva vers lui son visage baigné de larmes.

Aussitôt libre, le chien s’était mis à fuir avec une vélocité incroyable en poussant ces jappements sourds et saccadés des limiers sur la voie.

Belhumeur, qui avait prévu cette fuite, s’était hâté d’attacher sa cravate autour du cou de l’animal.

— On ne sait pas ce qui peut arriver ! murmura le Canadien en voyant le chien disparaître.

Et sur cette réflexion philosophique il était allé rejoindre son ami.

— Qu’y a-t-il ? demanda le Cœur-Loyal.

— Lisez ! répondit simplement Belhumeur.

Le chasseur s’empara du papier qu’il lut avidement.