Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/151

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Rien n’était resté intact, tout était brisé ou renversé. L’on reconnaissait au premier coup d’œil que les Indiens avaient passé par là, avec leur rage sanguinaire et leur haine invétérée contre les blancs. Leurs pas étaient profondément gravés en lettres de feu et de sang.

— Oh ! s’écria le chasseur, en frémissant, mes pressentiments étaient un avertissement du ciel, ma mère ! ma mère !

Le Cœur-Loyal se laissa tomber sur le sol avec désespoir, il cacha sa tête dans ses mains et pleura !

La douleur de cet homme si fortement trempé, doué d’un courage à toute épreuve et que nul danger ne pouvait surprendre, était comme celle du lion, elle avait quelque chose d’effrayant.

Ses sanglots, semblables à des rugissements, lui déchiraient la poitrine.

Belhumeur respecta la douleur de son ami ; quelle consolation pouvait-il lui offrir ? Mieux valait laisser couler ses larmes et donner au premier paroxysme du désespoir le temps de se calmer ; certain que cette nature de bronze ne se laisserait pas longtemps abattre et que bientôt viendrait une réaction qui lui permettrait d’agir.

Seulement avec cet instinct inné chez les chasseurs, il commença à fureter de tous les côtés, espérant trouver quelque indice, qui plus tard servirait à diriger leurs recherches.

Après avoir longtemps tourné autour des ruines,