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LE CAMP RETRANCHÉ.


Nous laisserons aux chasseurs suivre la piste des Peaux-Rouges et nous reviendrons au général.

Quelques minutes après que les deux hommes eurent quitté le camp des Mexicains, le général sortit de la tente et tout en jetant un regard investigateur autour de lui, et respirant l’air frais du matin, il se mit à se promener de long en large d’un air préoccupé.

Les événements de la nuit avaient produit une vive impression sur le vieux soldat.

Pour la première fois peut-être depuis qu’il avait entrepris cette expédition, il l’entrevoyait sous son véritable jour ; il se demandait s’il avait bien réellement le droit d’associer à cette vie de périls et d’embûches continuelles une jeune fille de l’âge de sa nièce, dont l’existence n’avait été jusqu’à ce moment qu’une suite non interrompue de douces et tranquilles émotions, et qui probablement ne pourrait pas s’accoutumer à ces dangers incessants et à ces agitations de la vie des prairies qui, en peu de temps, brisent les ressorts des âmes les mieux trempées.