Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/172

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— Et vous ne l’attendrez pas longtemps, répondit l’autre.

— Je compte sur toi, Kennedy, pour moi j’ai rempli ma promesse.

— C’est bon, c’est bon, il n’est pas besoin de tant de mots pour s’entendre, fit Kennedy en haussant les épaules, seulement tu aurais pu les conduire dans une position moins forte, il ne sera pas facile de les surprendre.

— Cela vous regarde, dit le Babillard avec un mauvais sourire.

Son compagnon le considéra un instant avec attention.

— Hum ! fit-il, prends garde, Compadre, c’est presque toujours une maladresse de jouer un double jeu avec des hommes comme nous.

— Je ne joue pas un double jeu, mais nous nous connaissons depuis longtemps, n’est-ce pas ? Kennedy.

— Après ?

— Après ? eh bien, je ne veux pas que cette fois il m’arrive ce qui déjà m’est arrivé, voilà tout.

— Reculerais-tu, ou bien songerais-tu à nous trahir ?

— Je ne recule pas et je n’ai nullement l’intention de vous trahir, seulement…

— Seulement ? répéta l’autre.

— Cette fois je ne veux vous livrer ce que je vous ai promis que lorsque mes conditions seront acceptées bien carrément, sinon, non…