Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/173

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— Au moins, voilà de la franchise.

— Il faut de la loyauté en affaires, observa le Babillard en hochant la tête.

— C’est juste, eh bien ! répète-moi tes conditions, je verrai si nous pouvons les accepter.

— À quoi bon ? tu n’es pas le principal chef, n’est-ce pas ?

— C’est vrai, mais pourtant…

— Tu n’y pourrais rien, ainsi c’est inutile, ah ! si Ouaktehno – Celui qui tue – était là, ce serait autre chose, je suis certain que nous nous entendrions bientôt.

— Parle donc alors, car il t’écoute, dit une voix forte et sonore.

Il se fit un certain mouvement dans les buissons et le personnage, qui jusqu’à ce moment était demeuré témoin invisible de la conversation des deux hommes, jugea sans doute que l’heure d’y prendre part était arrivée, car, d’un bond il s’élança du milieu des broussailles qui le cachaient et vint se placer entre les interlocuteurs.

— Oh ! oh ! vous nous écoutiez, capitaine Ouaktehno, fit le Babillard toujours impassible.

— Cela vous contrarie ? demanda le nouvel arrivé avec un sourire ironique.

— Pas le moins du monde.

— Continuez alors, mon brave ami, je suis tout oreilles.

— Au fait, dit le guide, cela vaut peut-être mieux ainsi.