Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/234

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— Rien.

— Je pars alors.

— Oui, le plus tôt sera le mieux.

— Tu as toujours raison. Guide-moi jusqu’à l’endroit par lequel je dois sortir ; il fait si noir que, si j’y vais seul, je suis capable de m’égarer et d’aller donner du pied contre quelque soldat endormi, ce qui ne ferait pas notre affaire.

— Donne-moi la main.

— La voici.

Les deux hommes se levèrent et se mirent en devoir de gagner le lieu par lequel devait sortir l’émissaire du capitaine ; mais, au même moment, une ombre s’interposa entre eux et une voix ferme leur dit :

— Vous êtes des traîtres et vous allez mourir.

Malgré toute leur puissance sur eux-mêmes, les deux hommes restèrent un instant frappés de stupeur.

Sans leur donner le temps de reprendre leur présence d’esprit, la personne, qui avait parlé, déchargea deux pistolets presque à bout portant sur eux.

Les misérables poussèrent un grand cri ; l’un tomba, l’autre, bondissant comme un chat-tigre, escalada les retranchements et disparut avant que l’on pût une seconde fois tirer sur lui.

Au bruit de la double détonation et au cri poussé par les bandits, tout le monde s’était réveillé en sursaut dans le camp ; chacun se précipita aux barricades.