Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/235

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Le général et le capitaine Aguilar arrivèrent les premiers à l’endroit où s’était passée la scène que nous avons rapportée.

Ils trouvèrent doña Luz, deux pistolets fumants à la main, tandis qu’à ses pieds un homme se tordait dans les dernières convulsions de l’agonie.

— Que signifie cela, ma nièce ? que s’est-il passé, au nom du ciel ! Êtes-vous blessée ? demanda le général avec épouvante.

— Rassurez-vous, mon oncle, je ne suis pas blessée, répondit la jeune fille, seulement j’ai puni un traître. Deux misérables complotaient dans l’ombre contre notre sûreté commune, l’un s’est échappé, mais je crois que celui-ci est bien malade.

Le général se pencha vivement sur le moribond. À la lueur de la torche qu’il portait à la main, il reconnut Kennedy, ce guide que le Babillard prétendait avoir été brûlé vif, lors de l’incendie de la prairie.

— Oh ! oh ! fit-il, qu’est-ce que cela veut dire ?

— Cela veut dire, mon oncle, répondit la jeune fille, que, si Dieu ne m’était pas venu en aide, nous aurions été, cette nuit même, surpris par une troupe de bandits embusqués à peu de distance d’ici.

— Ne perdons pas de temps alors.

Et le général, aidé par le capitaine Aguilar, se hâta de tout préparer pour faire une vigoureuse résistance au cas où on tenterait une attaque.

Le Babillard avait fui, mais une large traînée de