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XX

LA TORTURE.


Dès que la danse du scalp fut terminée, les principaux guerriers de la tribu se rangèrent devant le poteau leurs armes à la main, tandis que les femmes, surtout les plus âgées, se ruaient sur la condamnée en l’invectivant, la poussant, lui tirant les cheveux et la battant sans que non seulement elle opposât la moindre résistance, mais encore elle cherchât à se soustraire aux mauvais traitements dont on l’accablait.

La malheureuse femme n’aspirait qu’à une chose, voir commencer son supplice.

Elle avait suivi avec une impatience fébrile les péripéties de la danse du scalp, tant elle craignait de voir son fils bien-aimé paraître et s’interposer entre elle et ses bourreaux.

Telle que les anciens martyrs, elle accusait au fond du cœur les Indiens de perdre un temps précieux en cérémonies inutiles ; si elle en avait eu la force, elle les aurait réprimandés et les aurait raillés sur leur lenteur et l’hésitation qu’ils semblaient mettre à la sacrifier.

La vérité était que, malgré eux, et bien que cette