Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/327

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— Mais plus de cueillement de fleurs ni d’arrachement d’herbes, n’est-ce pas ?

— Oh ! je vous le jure ! maudite soit l’heure à laquelle je me suis mis à herboriser ! s’écria le savant avec un désespoir comique.

— Très bien, c’est convenu, vous rassurerez la jeune dame ainsi que son oncle, vous leur recommanderez de faire bonne garde et en cas d’attaque une vigoureuse résistance, et vous leur direz que bientôt ils verront des amis venir à leur secours !

— Je le leur dirai.

— Alors à cheval et au galop jusqu’au camp.

— Soyez tranquille, mais vous, qu’allez-vous faire ?

— Ne vous occupez pas de moi, je ne resterai pas inactif, tâchez seulement de rejoindre vos amis le plus tôt possible.

— Avant une heure je serai près d’eux !

— Bon courage et bonne chance ! surtout ne désespérez pas !

L’Élan-Noir lâcha la bride du cheval qu’il avait saisie et le savant partit à fond de train, allure peu habituelle au bonhomme qui avait une peine infinie à conserver l’équilibre.

Le trappeur le regarda un instant s’éloigner, puis il tourna sur lui-même et s’enfonça à grands pas dans la forêt.

Il marchait depuis dix minutes à peine, lorsqu’il se trouva face à face avec nô Eusébio qui avait en