Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/330

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Le hasard voulut que les deux premiers visages qui frappèrent la vue du Cœur-Loyal furent ceux de l’Élan-Noir et de nô Eusébio, postés tous deux à quelques pas de lui seulement.

— Oh ! fit-il en leur tendant la main avec effusion, je comprends tout, mes amis, merci, merci mille fois de votre concours cordial, mais, grâce à Dieu, votre secours ne m’est plus nécessaire.

— Tant mieux ! fit l’Élan-Noir.

— Ainsi vous avez réussi à vous sortir des mains de ces Peaux-Rouges endiablés ? lui demanda le vieux serviteur avec intérêt.

— Ne dites pas de mal des Comanches, répondit en souriant le Cœur-Loyal, ce sont maintenant mes frères.

— Parlez-vous sérieusement, s’écria vivement l’Élan-Noir, seriez-vous réellement bien avec les Indiens ?

— Vous en jugerez vous-même, la paix est faite entre eux, moi et mes amis, si vous y consentez, je compte vous présenter les uns aux autres.

— Ma foi ! dans les circonstances présentes, il ne pouvait rien nous arriver de plus heureux, dit l’Élan-Noir, et, puisque vous êtes libre, nous allons pouvoir nous occuper d’autres personnes qui sont en ce moment en grand péril et qui probablement ont un pressant besoin de notre aide.

— Que voulez-vous dire ? demanda le Cœur-Loyal avec une curiosité mêlée d’intérêt.