Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/331

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— Je veux dire que des gens auxquels vous avez déjà rendu un immense service, pendant le dernier incendie de la prairie, sont en ce moment cernés par une bande de pirates, qui ne tarderont pas probablement à les attaquer, si ce n’est déjà fait.

— Il faut voler à leur secours ! s’écria le Cœur-Loyal avec une émotion dont il ne fut pas le maître.

— Pardieu ! c’est bien notre intention, mais nous voulions d’abord vous délivrer, Cœur-Loyal, vous êtes l’âme de notre association, sans vous, nous n’aurions rien pu faire de bon.

— Merci, mes amis, mais à présent, vous le voyez, je suis libre, ainsi, rien ne nous arrête plus, nous allons partir !

— Pardon, reprit l’Élan-Noir, mais nous avons affaire à forte partie, les pirates qui savent qu’ils n’ont aucune pitié à attendre se battent comme des tigres ; plus nous serons nombreux, plus nous aurons de chances de réussite.

— C’est juste ! mais où voulez-vous en venir ?

— À ceci que, puisque vous avez fait en notre nom la paix avec les Comanches, il se pourrait que…

— Vous avez pardieu raison, l’Élan-Noir, interrompit vivement le Cœur-Loyal, je n’y songeais pas ; les guerriers indiens seront heureux de l’occasion que nous leur offrirons de montrer leur valeur, ils nous aideront avec joie dans notre expédition, je