Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

me charge de les décider, suivez-moi tous, je vais vous présenter à nos nouveaux amis.

Les trappeurs se réunirent et formèrent une troupe compacte d’une quarantaine d’hommes.

Les armes furent renversées en signe de paix, et tous, suivant les traces du chasseur, se dirigèrent vers le camp.

— Et ma mère ? demanda avec émotion le Cœur-Loyal à nô Eusébio.

— En sûreté dans la hutte de l’Élan-Noir.

— Comment se trouve-t-elle ?

— Bien, quoique dévorée d’inquiétude, répondit le vieillard ; votre mère est une femme qui ne vit que par le cœur, elle est douée d’un immense courage, les plus grandes douleurs physiques glissent sur elle, elle ne se ressent plus des atroces tortures qu’elle avait commencé à subir.

— Dieu soit loué ! mais il ne faut pas plus longtemps la laisser dans ces transes mortelles ; où est votre cheval ?

— Caché ici près.

— Prenez-le et rendez-vous auprès de ma mère, vous la rassurerez et vous vous retirerez tous deux dans la grotte du vert de gris où elle sera à l’abri de tout danger. Vous resterez avec elle. Cette grotte est facile à trouver, elle est située non loin du rocher du bison mort ; du reste, lorsque vous serez arrivé à cet endroit, vous lâcherez mes rastreros