Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/341

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le combat cessa aussitôt.

Ce lieu un instant auparavant si animé par les cris des combattants, les détonations des armes à feu, retomba subitement dans le silence le plus complet.

Seulement, aussitôt que les hommes eurent interrompu leur œuvre de destruction, les condors, les vautours et les urubus commencèrent la leur.

Après les pirates, les oiseaux de proie, c’était dans l’ordre.

Des nuées de condors, de vautours et d’urubus vinrent tournoyer au-dessus des cadavres, sur lesquels ils s’abattirent en poussant des cris aigus et firent une horrible curée de chair humaine, à la vue des Mexicains qui n’osaient sortir des retranchements et qui étaient forcés de rester spectateurs de cet horrible festin de bêtes fauves.

Les pirates se rallièrent dans un ravin, hors de portée de fusil du camp, et ils se comptèrent.

Leurs pertes avaient été énormes, de quarante ils ne restaient plus que dix-neuf.

En moins d’une heure ils avaient eu vingt et un hommes tués ! plus de la moitié de leur troupe.

Les Mexicains, à part le capitaine Aguilar, n’avaient ni morts ni blessés.

La perte que les pirates avaient éprouvée leur donna à réfléchir.

Le plus grand nombre était d’avis de se retirer, et de renoncer aux bénéfices d’une expédition qui of-