Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/342

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frait tant de périls et de si sérieuses difficultés.

Le capitaine était encore plus découragé que ses compagnons.

Certes, s’il ne s’était agi pour lui que de conquérir de l’or et des diamants, il aurait sans hésiter renoncé à ses projets, mais une autre raison bien plus forte le faisait agir, et l’excitait à tenter l’aventure jusqu’au bout, quelles que dussent être pour lui les conséquences.

Le trésor qu’il convoitait, trésor d’un prix incalculable, c’était doña Luz, cette jeune fille qu’une fois déjà à Mexico il avait sauvée des mains de ses bandits et pour laquelle, à son insu, il s’était senti pris d’un amour effréné.

Depuis Mexico, il la suivait pas à pas, épiant comme une bête fauve l’occasion de ravir cette proie, pour la possession de laquelle nul sacrifice ne lui coûtait, nulle difficulté ne lui semblait trop grande, nul danger ne pouvait l’arrêter.

Aussi employa-t-il, auprès de ses bandits, toutes les ressources que la parole peut donner à un homme passionné pour les retenir auprès de lui, relever leur courage, les déterminer enfin à tenter encore une attaque avant de se retirer, et de renoncer définitivement à cette expédition.

Il eut beaucoup de peine à les persuader, ainsi qu’il arrive toujours en pareille circonstance, les plus braves avaient été tués, ceux qui avaient survécu se sentaient peu disposés à s’exposer à un sort pareil.