Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/353

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Au même instant, une masse d’Indiens apparut, bondissant comme des jaguars au milieu des ballots, suivis de près par une troupe de chasseurs, à la tête desquels marchaient le Cœur-Loyal, Belhumeur et l’Élan-Noir.

La position devenait critique pour les pirates.

Le capitaine, rappelé à lui-même par le péril que couraient ses gens, quitta à regret la recherche infructueuse à laquelle il se livrait, et, groupant ses hommes autour de lui, il enleva les deux seuls prisonniers qu’il avait faits, c’est-à-dire le général et son domestique nègre, et profitant habilement du tumulte inséparable d’une irruption comme celle des alliés, il ordonna à ses hommes de se disperser dans toutes les directions, afin d’échapper plus facilement aux coups de leurs adversaires.

Après une décharge à bout portant, qui causa une certaine hésitation parmi les assaillants, les pirates s’envolèrent comme une nuée d’urubus immondes, et disparurent dans la nuit.

Mais en fuyant, le capitaine resté le dernier, pour soutenir la retraite, ne laissa pas, tout en glissant le long des rochers, de chercher encore, autant que cela lui fut possible dans la précipitation de sa fuite, les traces de la jeune fille, mais il ne put rien découvrir.

Le capitaine désappointé se retira la rage dans le cœur, en roulant dans sa tête les plus sinistres projets.