Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/357

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l’inquiétude la tenait éveillée, un secret pressentiment l’avertissait de se tenir sur ses gardes.

Au cri poussé par les pirates, elle s’était levée avec épouvante et du premier coup d’œil, avait reconnu que toute fuite était impossible.

En jetant un regard effaré autour d’elle, elle avait aperçu quelques vêtements jetés en désordre dans un hamac et pendant au-dehors.

Alors, une idée qui lui parut venir du ciel traversa son cerveau, comme un éclair lumineux.

Elle se glissa sous ces vêtements, et, se faisant aussi petite que possible, elle se blottit au fond du hamac, sans déranger le désordre des habits.

Dieu avait permis que le chef des bandits, en cherchant de tous les côtés, ne songeât pas à plonger la main dans ce hamac qui paraissait vide.

Sauvée par ce hasard, elle était restée blottie ainsi une heure, dans des transes impossibles à exprimer.

L’arrivée des chasseurs et la voix du Cœur-Loyal, qu’elle avait de suite reconnue, lui avaient rendu l’espoir, elle était sortie de sa cachette et avait impatiemment attendu le moment favorable pour se présenter.

Les chasseurs furent émerveillés de ce récit si simple et en même temps si émouvant, ils félicitèrent franchement la jeune fille sur son courage et sa présence d’esprit, qui seuls l’avaient sauvée.