Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/372

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Bah ! le péril n’est pas aussi grand pour moi que vous voulez me le faire croire ; vous savez que je ne suis pas un homme facile à intimider, ainsi trêve de menaces, et raisonnons, s’il vous plaît, comme des homme sérieux.

— Nous tous, chasseurs, trappeurs et guerriers indiens, réunis dans cette grotte, nous sommes en droit, agissant au nom de notre sûreté commune, de vous appliquer la loi des frontières, œil pour œil, dent pour dent, comme atteint et convaincu, même par vos propres aveux, de vol, de meurtre et de tentative de rapt ; cette loi nous allons vous l’appliquer immédiatement. Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?

— Chaque chose en son temps, Cœur-Loyal, bientôt nous nous occuperons de ceci, mais d’abord terminons, je vous prie, ce que j’avais à vous dire ; soyez tranquille, ce ne sont que quelques minutes de retard, moi-même je reviendrai à cette question que vous paraissez avoir tant à cœur de vider, en vous installant de votre autorité privée juge dans ce désert.

— Cette loi est aussi ancienne que le monde, elle émane de Dieu lui-même ; c’est un devoir pour tous les honnêtes gens, de courir sus à une bête fauve, lorsqu’elle se rencontre sur leur passage.

— Cette comparaison n’est pas flatteuse, répondit le pirate sans s’émouvoir, mais je ne suis point susceptible, je ne m’en formaliserai pas ; voulez-vous une fois pour toutes me laisser parler ?