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XI

LES PRISONNIERS.


Lorsque les Peaux-Rouges et les chasseurs avaient envahi le camp des Mexicains, les pirates, d’après les ordres de leur chef, s’étaient disséminés dans toutes les directions, afin d’échapper plus facilement aux recherches de leurs ennemis.

Le capitaine et les quatre hommes qui portaient le général et son nègre, tous deux liés et bâillonnés, avaient descendu la pente des rochers, au risque de se briser mille fois en tombant dans les précipices qui s’ouvraient sous leurs pieds.

Arrivés à une certaine distance, rassurés par le silence qui régnait autour d’eux et plus encore par les difficultés inouïes qu’ils avaient vaincues afin d’atteindre le lieu où ils se trouvaient, ils s’arrêtèrent pour reprendre haleine.

Une obscurité profonde les enveloppait, au-dessus de leur tête ils apercevaient, à une hauteur énorme, scintiller comme de pâles étoiles, les torches portées par les chasseurs qui les poursuivaient, mais qui n’avaient garde de se hasarder dans le chemin qu’ils avaient pris.