Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/406

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buisson s’écartèrent avec précaution, une tête rasée, et ne conservant au sommet qu’une longue touffe de cheveux dans laquelle une plume était plantée, apparut, puis un corps, puis un homme tout entier, qui bondit comme un jaguar à leur poursuite.

Cet homme était la Tête-d’Aigle.

Il assista silencieux à l’embarquement des deux blancs, les vit entrer dans la grotte, puis il disparut à son tour dans l’épaisseur des bois après avoir murmuré à voix basse le mot :

Och ! – bon – la suprême expression de joie dans le langage des Comanches.

Le docteur avait tout simplement servi d’appât pour attirer le pirate et le faire tomber dans le piège tendu par le chef indien.

Maintenant le digne savant était-il d’intelligence avec la Tête-d’Aigle ? c’est ce que nous saurons bientôt.

Le lendemain au point du jour le pirate fit faire une battue générale aux environs de la grotte.

Aucune piste n’existait.

Le capitaine se frotta les mains, son expédition avait doublement réussi, puisqu’il était parvenu à rentrer dans la caverne sans être suivi.

Certain de ne rien avoir à redouter, il ne voulut plus garder auprès de lui tant d’hommes inactifs, plaçant provisoirement sa troupe sous les ordres de Franck, vieux bandit émérite dans lequel il avait