Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/408

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Le docteur écouta cette admonestation, avec un visage contrit mais avec un sourire narquois qui, malgré lui, glissa sur ses lèvres ; heureusement il ne fut pas aperçu par le capitaine.

Le général et son nègre Jupiter se trouvaient relégués dans une salle assez éloignée de l’entrée de la grotte.

Ils étaient seuls.

Le capitaine avait jugé inutile de les faire garder à vue.

Assis tous deux sur un amas de feuilles sèches, la tête basse et les bras croisés, ils réfléchissaient profondément.

À la vue du savant, le visage sombre du général s’éclaira d’un fugitif sourire d’espoir.

— Vous voilà, docteur, lui dit-il en lui tendant une main que celui-ci serra silencieusement, dois-je me réjouir ou m’attrister de votre présence ?

— Sommes-nous seuls ? demanda le médecin sans répondre à la question du général.

— Je le crois, fit-il étonné ; dans tous les cas il est facile de vous en assurer.

Le docteur rôda de tous les côtés, furetant avec soin dans tous les coins, enfin il revint auprès des prisonniers.

— Nous pouvons causer, dit-il.

Le savant était habituellement si enfoncé dans ses calculs scientifiques, il était tellement distrait