Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/416

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soin, ils pensaient peut-être devoir bientôt s’en servir.

Les chevaux complètement harnachés étaient entravés à l’amble, prêts à être montés, et gardés par une dizaine de guerriers.

On voyait les Peaux-Rouges et les chasseurs aller et venir d’un air affairé et préoccupé.

Chose rare et presque inusitée parmi les Indiens, des sentinelles étaient placées de distance en distance pour signaler l’approche d’un étranger quel qu’il fût.

Enfin tout donnait à supposer qu’il se préparait une de ces cérémonies particulières aux prairies.

Mais, chose étrange ! le Cœur-Loyal, la Tête-d’Aigle et l’Élan-Noir étaient absents.

Seul, Belhumeur surveillait les apprêts que l’on faisait tout en causant avec le vieux chef comanche nommé Eshis ou le Soleil.

Mais leur visage était sévère, leur front rêveur, ils semblaient en proie à une vive préoccupation.

C’était le jour marqué par le capitaine des pirates pour que doña Luz lui fût livrée.

Le capitaine oserait-il venir ? ou bien sa proposition n’était-elle qu’une rodomontade ?

Ceux qui connaissaient le pirate, et le nombre en était grand – presque tous avaient souffert de ses déprédations –, penchaient pour l’affirmative.

Cet homme était doué – c’était du reste la seule qualité qu’on lui reconnût – d’un courage féroce et d’une volonté de fer.