Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/417

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Une fois qu’il avait affirmé qu’il ferait une chose, il la faisait quand même.

Et puis, qu’avait-il à redouter en venant une seconde fois au milieu de ses ennemis ? Ne tenait-il pas le général en son pouvoir ? Le général dont la vie répondait de la sienne ; on savait qu’il n’hésiterait pas à le sacrifier à sa sûreté.

Il était environ huit heures du matin, un soleil éblouissant répandait à profusion ses rayons resplendissants sur le tableau que nous avons essayé de décrire.

Doña Luz sortit de la grotte, appuyée sur le bras de la mère du Cœur-Loyal et suivie par nô Eusébio.

Les deux femmes étaient tristes, pâles, leurs traits fatigués, leurs yeux rougis montraient qu’elles avaient pleuré.

Dès qu’il les aperçut, Belhumeur s’avança vers elles et les salua.

— Mon fils n’est pas encore de retour ? demanda la vieille dame d’un air inquiet.

— Pas encore, répondit le chasseur, mais rassurez-vous, madame, il ne peut tarder à arriver.

— Mon Dieu ! je ne sais pourquoi, mais il me semble qu’il doit être retenu loin de nous par un événement fâcheux.

— Non, madame, je le saurais ; lorsque je l’ai quitté cette nuit afin de vous tranquilliser et de faire exécuter les ordres qu’il m’a donnés, il était dans une