Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/418

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excellente situation, ainsi, croyez-moi, rassurez-vous, surtout ayez confiance.

— Hélas ! murmura la pauvre femme, je vis depuis vingt ans dans des transes continuelles, chaque soir je redoute de ne pas revoir mon fils le lendemain ; mon Dieu ! n’aurez-vous donc pas pitié de moi !

— Remettez-vous, madame, lui dit affectueusement doña Luz en l’embrassant doucement, oh ! je le sens là, si le Cœur-Loyal court un danger en ce moment, c’est pour sauver mon pauvre oncle ; mon Dieu, ajouta-t-elle avec ferveur, faites qu’il réussisse !

— Bientôt, mesdames, tout s’éclaircira, rapportez-vous-en à moi, vous savez que je ne voudrais pas vous tromper.

— Oui, dit la vieille dame, vous êtes bon, vous aimez mon fils, et vous ne seriez pas ici s’il avait quelque chose à redouter.

— Vous me jugez bien, madame, je vous en remercie, je ne puis en ce moment rien vous dire, mais je vous en supplie, ayez un peu de patience, qu’il vous suffise de savoir qu’il travaille pour rendre la señora heureuse.

— Oh ! oui, dit la mère, toujours bon, toujours dévoué !

— Aussi l’a-t-on nommé le Cœur-Loyal, murmura la jeune fille en rougissant.

— Et jamais nom ne fut mieux mérité, madame, dit le chasseur avec conviction, il faut avoir vécu