Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/421

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des chasseurs visitent un village, il est d’usage d’exécuter une espèce de fantasia en se lançant à fond de train les uns contre les autres, en criant, en tirant des coups de fusil.

Cette fois, rien de tout cela n’eut lieu.

Les Comanches et les chasseurs restèrent mornes et silencieux, attendant sans bouger l’arrivée des pirates.

Cette froide et sèche réception n’étonna pas le capitaine ; bien que ses sourcils se fronçassent légèrement, il feignit de ne pas s’en apercevoir et entra intrépidement dans le village à la tête de sa troupe.

Arrivés en face des chefs rangés devant la hutte du conseil, les vingt cavaliers s’arrêtèrent subitement comme s’ils eussent été changés en statues de bronze.

Cette manœuvre hardie fut exécutée avec une dextérité si grande que les chasseurs, bons connaisseurs en équitation, réprimèrent difficilement un cri d’admiration.

À peine les pirates furent-ils arrêtés que les rangs des chasseurs et des guerriers placés à droite et à gauche de la hutte se déployèrent en éventail et se refermèrent derrière eux.

Les vingt pirates se trouvaient par ce mouvement exécuté avec une prestesse incroyable, enfermés dans un cercle formé par plus de cinq cents hommes bien armés et parfaitement montés.

Le capitaine eut un frisson d’inquiétude à la vue