Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/422

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de cette manœuvre, il se repentit presque d’être venu ; mais, surmontant cette émotion involontaire, il sourit avec dédain ; il se croyait certain de ne rien avoir à redouter.

Il salua légèrement les chefs placés devant lui, et s’adressant à Belhumeur d’une voix ferme :

— Où est la jeune fille ? demanda-t-il.

— Je ne sais ce que vous voulez dire, répondit le chasseur en ricanant, je ne crois pas qu’il y ait ici une jeune fille sur laquelle vous ayez des droits quelconques.

— Que signifie cela, et que se passe-t-il ici ? murmura le capitaine en jetant autour de lui un regard de défiance. Le Cœur-Loyal a-t-il oublié la visite que je lui ai faite il y a trois jours ?

— Le Cœur-Loyal n’oublie jamais rien, dit Belhumeur d’une voix ferme, mais ce n’est pas de lui qu’il s’agit ; comment avez-vous eu l’audace de vous présenter parmi nous à la tête d’un ramassis de brigands ?

— Bien, fit le capitaine raillant, je vois que vous voulez me répondre par une fin de non recevoir ; quant à la menace que renferme la dernière partie de votre phrase, je m’en préoccupe fort peu.

— Vous avez tort, monsieur, car puisque vous avez commis l’imprudence de vous remettre vous-même entre nos mains, nous ne serons pas assez simples, je vous en avertis, pour vous laisser échapper.

— Oh ! oh ! fit le pirate, quel jeu jouons-nous donc ?