Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/460

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dra, tout est en ordre, dit un individu d’un certain âge assis non loin de moi.

La porte s’ouvrit, un homme entra.

Sa venue fut saluée par des cris de joie ; don Rafaël se leva vivement et alla vers lui, suivi de sa femme.

Je fus d’autant plus étonné de cet empressement que ce nouveau venu n’était autre qu’un Indien bravo, ou indépendant ; il portait le costume complet des guerriers de sa nation. Je crus reconnaître, grâce aux nombreux séjours que j’ai faits parmi les Peaux-Rouges, que celui-ci appartenait à l’une des nombreuses tribus comanches.

— Oh ! la Tête-d’Aigle ! la Tête-d’Aigle ! s’écrièrent les enfants en l’entourant avec joie.

L’Indien les prit dans ses bras les uns après les autres, les embrassa et s’en débarrassa en leur donnant quelques-unes de ces babioles que les aborigènes de l’Amérique travaillent avec un goût si exquis.

Puis il s’avança en souriant, salua la nombreuse compagnie qui se trouvait dans la salle avec une grâce parfaite, et prit place entre le maître et la maîtresse de la maison.

— Nous vous attendions avant le coucher du soleil, chef, lui dit la dame amicalement, ce n’est pas bien de vous être fait attendre.

— La Tête-d’Aigle était sur la piste des jaguars, dit sentencieusement le chef, il ne faut pas que ma fille ait peur, les jaguars sont morts.