Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/88

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— Essayons toujours, dit Belhumeur en traînant son cheval par la bride.

L’ascension était rude, et tous autres chevaux que ceux des chasseurs habitués aux chemins les plus difficiles n’auraient pu l’accomplir et se seraient brisés mille fois en roulant du haut en bas.

Il fallait choisir avec soin l’endroit où l’on posait le pied, puis s’élancer en avant d’un bond, et toujours ainsi avec des tours et des détours à donner le vertige.

Après une demi-heure à peu près de difficultés inouïes, ils arrivèrent à une espèce de plate-forme de dix mètres de large tout au plus.

— C’est ici, dit Belhumeur en s’arrêtant.

— Comment ici ? répondit Cœur-Loyal en regardant de tous côtés sans apercevoir d’ouverture.

Belhumeur sourit.

— Venez, dit-il.

Et toujours traînant son cheval, il passa derrière un bloc de rocher, le chasseur le suivit avec curiosité.

Après avoir marché pendant cinq minutes dans une espèce de boyau large de trois pieds tout au plus qui semblait tourner sur lui-même, les aventuriers se trouvèrent subitement devant la bouche béante d’une profonde caverne.

Ce chemin tracé par une de ces convulsions terribles de la nature, si fréquentes dans ces régions, était si bien dissimulé derrière les rocs et les pierres