Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui le masquaient qu’il était impossible de le découvrir à moins d’un hasard providentiel.

Les chasseurs entrèrent.

Avant de monter, Belhumeur avait fait une énorme provision de bois-chandelle, il alluma deux torches, en remit une à son compagnon et garda l’autre.

Alors la grotte leur apparut dans toute sa sauvage majesté.

Ses murailles étaient hautes et chargées de stalactites brillantes qui renvoyaient la lumière en la décuplant et formaient une illumination féerique.

— Cette caverne, dit Belhumeur, après avoir donné à son ami le temps de l’examiner dans tous ses détails, est, je n’en doute pas, une des merveilles de la prairie ; cette galerie qui descend en pente douce en face de nous, passe dessous le Vert de gris et va aboutir de l’autre côté de la rivière à plus d’un mille dans la plaine. En sus de la galerie par laquelle nous sommes entrés et celle qui est devant nous, il en existe quatre autres, qui toutes ont des sorties en divers endroits. Vous voyez qu’ici nous ne risquons pas d’être cernés et que ces chambres spacieuses nous offrent une suite d’appartements à rendre jaloux le président des États-Unis lui-même.

Cœur-Loyal enchanté de la découverte de ce refuge voulut le visiter dans les moindres détails, et bien qu’il fût éminemment silencieux de sa nature, le chasseur ne put à différentes reprises retenir son admiration.