Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/95

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une perruque blonde, qui étouffait dans un uniforme d’officier de santé.

Ce personnage dont l’âge était un problème, mais qui paraissait avoir près de cinquante ans, se nommait Jérôme-Boniface Durieux, il était Français et chirurgien-major au service du Mexique.

En mettant pied à terre, il avait saisi et placé sous son bras, avec une espèce de respect, une grosse valise attachée derrière la selle de son cheval et dont il semblait ne vouloir pas se séparer.

La seconde personne était une jeune fille ou plutôt une enfant de quinze ans, à la mine mutine et éveillée, au nez retroussé et au regard hardi, appartenant à la race métisse, qui servait de camériste à la nièce du général.

Un superbe nègre décoré du nom majestueux de Jupiter, se hâtait, aidé par deux ou trois Gambusinos, de préparer le souper.

— Eh bien ! docteur, dit en souriant le général au gros homme qui venait en soufflant comme un bœuf de s’asseoir sur sa valise, comment trouvez-vous ma nièce, ce soir ?

— La señorita est toujours charmante, répondit galamment le docteur en s’essuyant le front, ne trouvez-vous pas que la chaleur est étouffante ?

— Ma foi non, répondit le général, pas plus qu’à l’ordinaire.

— Alors je me le serai figuré, dit le médecin avec un soupir, de quoi riez-vous, petite masque ?