Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/96

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ajouta-t-il en se tournant vers la camériste, qui, en effet, riait à se démonter la mâchoire.

— Ne faites pas attention à cette folle, docteur, vous savez bien que c’est une enfant, dit la jeune femme avec un charmant sourire.

— Je vous ai toujours dit, doña Luz, insista le médecin en fronçant ses gros sourcils et en enflant ses joues, que cette petite fille est un démon, pour qui vous êtes trop bonne et qui finira par vous jouer un mauvais tour un jour ou l’autre.

— Ooouh ! le méchant ramasseur de cailloux ! dit avec une grimace la métisse, faisant allusion à la manie du docteur de collectionner les pierres.

— Allons ! allons ! la paix, dit le général, la route d’aujourd’hui vous a-t-elle fatiguée, ma nièce ?

— Non, pas excessivement, répondit la jeune fille avec un bâillement étouffé ; depuis près d’un mois que nous sommes en voyage, je commence à m’habituer à ce genre de vie, que je l’avoue, dans les commencements, je trouvais excessivement pénible.

Le général poussa un soupir, mais ne répondit pas. Le docteur était absorbé par le soin avec lequel il classait les plantes et les pierres qu’il avait recueillies dans la journée.

La métisse tournait comme un oiseau dans la tente occupée à mettre en ordre les divers objets dont sa maîtresse pourrait avoir besoin.