Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/296

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Cet homme était soigneusement enveloppé dans un lourd caban, dont le capuchon, relevé sur sa tête, empêchait de distinguer les traits.

En l’apercevant, l’officier de quart donna un ordre à voix basse. Le navire vint aussitôt au vent ; les matelots s’élancèrent ; la frégate masqua son grand hunier.

Elle était en panne.

L’homme dont nous parlons monta silencieusement dans une embarcation, où déjà se trouvaient rangés une douzaine de Frères de la Côte, tous bien armés ; l’embarcation fut doucement affalée à la mer, les matelots bordèrent les avirons, et le canot s’éloigna du navire, qui avait repris la bordée du large.

Nous l’avons dit, la nuit était sombre, la mer dure et clapoteuse, la haute voilure de la frégate et celle moins importante du brick ne tardèrent pas à disparaître toutes deux dans les ténèbres, et l’embarcation se trouva seule, piquant droit vers la terre qui s’étendait comme une immense ligne noire à l’horizon.

Deux hommes étaient assis dans la chambre d’arrière de l’embarcation : l’Olonnais, et celui qui portait un caban, Ourson Tête-de-Fer, lui-même.

— Rentrez les avirons, enfants ; commanda l’Olonnais au bout d’un instant, dressez le mât, hissez la voile.