Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/312

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ajouta-t-il en se tournant vers la jeune fille, comment se nomme cet homme ?

— Don Enrique Torribio Moreno.

— C’est bien cela, murmura Ourson Tête-de-Fer. Et quand doit avoir lieu cette union ? reprit-il.

— L’époque n’est pas encore fixée, mais elle ne saurait tarder longtemps à l’être.

— Je vous le répète, señorita : rassurez-vous ce mariage ne se fera pas, je le jure sur mon honneur.

— Hélas ! que pouvez-vous faire contre tant d’ennemis, vous, étranger, presque seul dans ce pays ? J’ai eu tort de vous appeler à mon aide ; laissez-moi accomplir ma triste destinée ; n’entamez pas cette redoutable partie, je vous en supplie, capitaine.

— Señorita, lorsqu’un homme comme moi a fait un serment, aucune puissance humaine ne saurait l’empêcher de le tenir.

— Mais vous risquez votre vie pour moi qui appartiens à une race étrangère, ennemie.

— Señorita, ma vie est trop peu de chose pour qu’il me convienne de la ménager, lorsqu’il s’agit de votre bonheur.

— Et si je ne veux pas que vous mouriez, moi ! s’écria la jeune fille avec égarement.

— Dieu décidera, señorita, répondit tristement le capitaine ; je vous le jure, je vous sauverai ou je