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— Très-peu, monsieur le comte, et je le regrette bien vivement, car jamais histoire ne m’a plus intéressé que celle-là.

En ce moment la cloche sonna et le comte nous fit passer dans la salle à manger.

Plusieurs personnes nous attendaient ; parmi elles se trouvaient trois dames, jeunes encore et fort belles, et quatre hommes dont deux avaient de vingt à vingt-cinq ans.

Les quatre hommes étaient les deux premiers, les gendres du comte ; les deux plus jeunes, ses neveux.

Monsieur de Châteaugrand me présenta puis on se mit à table.

— J’ai encore deux fils, me dit le comte, mais ils sont absents ; le premier est contre-amiral et commande la station du Brésil, l’autre est général de division et se trouve, je crois, en ce moment à Rome.

Je passai deux jours au château, le comte ne voulait pas me laisser retourner à la Basse-Terre.

Mes visites se renouvelèrent, et cela si bien que bientôt je pris l’habitude de venir tous les jours dîner au château et passer la soirée avec le comte et sa famille.

Le comte causait fort bien, ce qu’on ne sait plus faire aujourd’hui ; sa mémoire, qui était très-bonne et très-sûre, lui fournissait une quantité d’anecdotes piquantes, sur les dernières années du règne de Louis XVI et les premières de la Révolution ; il