Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/43

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« Vous voyez, mon cher compatriote, que je n’ai rien oublié des quelques causeries à bâtons rompus que nous avons eues sur les flibustiers, et que je partage entièrement votre opinion à leur sujet.

« Acceptez, je vous prie, en souvenir des bonnes heures que nous avons passées ensemble et de ma sincère amitié, le manuscrit ci-joint : il est entièrement de la main de mon aïeul, c’est une espèce de journal écrit par lui, au jour le jour, où se trouvent des documents précieux non-seulement sur lui, mais encore sur quelques-uns de ses plus célèbres compagnons.

« Dans quel but mon aïeul a-t-il écrit ce journal ? Je l’ignore. Peut-être voulait-il, lui aussi, écrire une histoire des flibustiers ; mais si telle a été d’abord son intention, il a sans doute renoncé à ce projet ; car je n’ai retrouvé, dans les archives de notre maison, rien qui y ait trait, même indirectement.

« Croyez, etc.

« Henry, comte de Châteaugrand. »


J’ouvris aussitôt le paquet, il contenait en effet un manuscrit sur parchemin, il n’y avait pas à se tromper à la date : l’encre jaunie, la forme des lettres, l’orthographe, tout prouvait qu’il était bien réellement du milieu du dix-septième siècle.

Sur la première page était écrit :