Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/124

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— Oh ! le vilain père ! fit la jeune femme avec une moue charmante.

— Vous êtes bien pressé de nous quitter, cher père ? ajouta M. Hector Mallet affectueusement.

— Ne croyez pas cela, mon gendre ! Vous le savez, j’ai coutume de mener les choses rondement ; mais rassurez-vous, mes arrangements terminés là-bas, vous ne tarderez pas à me revoir, la meilleure part de mon cœur reste ici ; et, grâce à Dieu, les communications sont faciles.

— Voilà qui est parler, tatita chéri s’écria doña Asunta avec joie.

— D’ailleurs, je ne suis pas encore parti ; le port de Cadix est vide, je ne sais trop quand je pourrai fréter un navire, car j’ai, Dieu merci, un monde de choses à emporter.

— J’espère bien, dit gaiement M. Mallet, qu’il s’écoulera beaucoup de temps encore avant que vous réussissiez à trouver ce navire si désiré.

— Et que vous nous resterez bien des mois encore, tatita, ajouta doña Asunta en l’embrassant.

— C’est bien, niña cariñosa ; mais peut-être, ajouta-t-il en souriant, votre mère n’est-elle pas de cet avis ?

— Oh ! moi, dit doña Carmen avec sentiment, bien que je sache que je reverrai souvent nos chers enfants, j’aurais été bien heureuse de ne pas me séparer d’eux.

— Égoïste ! fit en riant M. Maraval ; méchante mère, qui oublie son fils qui l’aime tant et a si grand désir de l’embrasser !

— Dieu me garde d’oublier Armand ! je l’aime trop pour cela, vous le savez, Jose.

En ce moment un domestique entra.