Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/125

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— Que voulez-vous Esteban ? lui demanda M. Maraval.

— Senor amò, répondit le criado, il y a là un caballero qui insiste pour être reçu, malgré les ordres que vous avez donnés ; il dit que lorsque vous saurez son nom, vous ne ferez pas difficulté de le voir ; il m’a remis sa carte.

M. Maraval prit la carte, jeta les yeux dessus, et se levant aussitôt :

— Où avez-vous fait entrer ce caballero ? demanda-t-il.

— Dans le salon bleu, señor mi amò.

— Conduisez-le dans mon cabinet, et priez-le de m’attendre un instant.

Le valet salua et se retira.

— Cette personne est un vieil ami que je ne puis ne pas recevoir, dit M. Maraval ; je suis donc forcé de vous fausser compagnie, mais pas pour longtemps, je l’espère bientôt je vous rejoindrai dans votre boudoir, chère Asunta.

— Allez, cher père, et revenez-nous le plus tôt possible ; puisque vous voulez absolument vous séparer de nous, c’est bien le moins que vous nous apparteniez pendant les quelques instants que vous avez encore à passer en Espagne, dit la jeune femme avec une moue charmante.

M. Maraval se leva, serra la main de son gendre, traversa quelques pièces et couloirs, et entra dans son cabinet, où l’attendait avec une vive impatience son visiteur.

— Quelle charmante surprise ! Eh quoi ! vous ici, monsieur le duc ! s’écria-t-il en serrant la main du gentilhomme.

— Chut ! cher monsieur Maraval, répondit celui-