Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/193

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— Absolument tout, cousin, appuya gaiement Belhumeur.

— Je ne doute pas des paroles de la Chaudière-Noire, Dieu m’en garde ! dit Sans-Piste devenu subitement pensif ; seulement je trouve là une coïncidence bizarre.

— À mon tour, je ne vous comprends pas, Sans-Piste.

— C’est cependant bien facile à comprendre, reprit-il, vous allez voir.

— Nous ne demandons pas mieux, Belhumeur et moi, reprit Olivier en souriant.

— Ces marins sont au nombre de sept, trois officiers et quatre matelots ; tous sept sont des gaillards résolus, je vous en réponds, je les ai vus à l’œuvre ; mais neuf hommes, en comptant Poil-de-Vache et moi, si résolus qu’ils soient, n’offrent pas une grande résistance dans l’Apacheria, par les bandits, les Apaches et les Sioux qui rôdent sans cesse dans ce bienheureux désert, à la recherche d’une proie quelconque.

— C’est vrai, appuya Belhumeur en hochant la tête.

— Ces voyageurs ne sont ni des savants ni des trafiquants ; ce qu’ils viennent faire ici, nul ne le sait, excepté eux, tant leur secret est bien gardé. Poil-de-Vache qui, comme vous le savez, est un malin, toujours prêt à rire de tout, prétend qu’ils ne savent pas eux-mêmes pourquoi ils ont tenté cette folle expédition. Bref, les métis, les Outlaws, les Apaches et les Sioux se sont, à tort ou à raison, imaginé que ce sont des Américains du Nord, envoyés par le congrès de Washington pour reconnaître le pays, s’assurer de ses res-