Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/260

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s’il peut présenter ses hommages à Votre Seigneurie ?

Olivier regarda son père avec surprise.

— Faites entrer, dit le duc en souriant ; c’est mon notaire et le vôtre, ajouta-t-il bas à son fils.

Don Juan de Dios Elizondo entra et salua gravement.

Ce notaire était un homme frisant la soixantaine, long, anguleux, sec comme un échalas, à mine de fouine, au regard fuyant et à la physionomie douceâtre, obséquieuse et essentiellement antipathique.

— Marquis, dit le duc, je vous présente le señor don Juan de Dios Elizondo, notaire royal, un des plus dévoués amis de notre famille. Señor don Juan, le marquis de Soria, mon fils.

Olivier et le notaire se saluèrent.

— Avez-vous préparé ce que je vous ai demandé ? reprit le duc en lui indiquant un siège.

— Oui, monseigneur, répondit le notaire en s’asseyant et ouvrant une chemise de cuir qu’il portait sous son bras. Voici les actes ; tous sont parfaitement en règle, signés, légalisés et enregistrés à la grande chancellerie.

— Voyons un peu ces actes.

— Voici d’abord l’adoption, à laquelle il ne manque plus que la signature de Son Excellence le marquis de Soria.

— Donnez, dit le duc.

— Et le présentant à Olivier :

— Signez, je vous prie, mon fils.

Olivier parcourut l’acte des yeux, puis il prit une plume et signa.

— Parfait, reprit le notaire ; dans cette liasse