Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/267

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Le duc accueillit les deux amis avec un charmant sourire.

— Voilà une exactitude militaire, dit-il du ton le plus affable.

Olivier était devenu, sans transition, un brillant gentilhomme, fêté et recherché par tout ce que Madrid possédait alors de plus grand et de plus noble comme nom et comme fortune.

Du reste, nous rendrons cette justice à notre héros de constater que véritablement sa haute fortune ne l’avait nullement ébloui ; à voir son calme un peu hautain, sa science de l’étiquette minutieuse de la grandesse espagnole, chacun eût affirmé de la meilleure foi du monde que toujours le jeune homme avait vécu ainsi.

Olivier avait été présenté en audience particulière à la cour et accueilli avec distinction par la reine-mère régente, les infantes et les princes ; mais, sur l’instante prière de son fils, le duc avait consenti à ne demander, provisoirement du moins, aucune charge pour lui.

Olivier tenait à conserver autant que possible sa liberté.

Il riait comme un fou, avec son ami Maraval, de ce titre de marquis de Soria, dont, prétendait-il, son père avait voulu l’affubler à son corps défendant ; il soutenait, avec les plus bizarres paradoxes et les plus mordantes railleries, que, titre pour titre, celui de marquis de Mascarille lui aurait beaucoup mieux convenu sous tous les rapports, à cause de l’existence singulière que, depuis sa naissance, il avait menée.

Entre toutes les obligations ennuyeuses aux-