Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/32

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la Suisse, ils n’en connaissaient pas encore le chemin, et par conséquent ils n’avaient point eu l’occasion de corrompre les hôteliers, comme ils ne le firent que trop quelques années plus tard.

Partout, on était certain d’être bien accueilli, bien servi et surtout de ne pas être écorché vif comme on l’est aujourd’hui.

Malgré l’affluence des voyageurs amenés par la fête du lendemain, l’hôtelier donna, à un prix comparativement raisonnable, un appartement assez confortablement meublé à Olivier.

Les bagages transportés dans cet appartement, le cocher payé et renvoyé, nos touristes se firent servir, et, comme leur longue promenade avait excité leur appétit, ils mangèrent fort et ferme, comme des gens affamés : rien de tel que l’air des montagnes pour aiguiser les dents, même à ceux qui, d’ordinaire, ne font qu’effleurer les plats. Le diner fut très-gai, comme toujours ; il se prolongea même assez tard.

Doña Dolorès se sentait un peu fatiguée ; elle se retira dans sa chambre à coucher.

Olivier et M. Maraval restèrent dans la salle à manger commune, pour mettre en ordre leurs notes de voyage, comme ils le faisaient chaque soir.

Puis, comme le soleil n’était pas couché encore, les deux hommes allumèrent leurs cigares, se prirent par le bras et sortirent pour jeter un coup d’œil sur la ville.

Ils virent en passant les préparatifs faits pour la fête du lendemain et les immenses estrades presque terminées, où, moyennant rétribution, devaient s’asseoir les spectateurs curieux d’assister à leur aise à la cérémonie.