Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/351

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— Malade peut-être ? Vous ne me répondez pas, mon fils : que signifie ce silence obstiné ? Doña Santa serait-elle sérieusement malade ? Ce n’est pas possible, son mari me l’aurait écrit !

— Son mari ? dit Olivier avec ressentiment.

— Eh quoi ! serait-ce le marquis ?

Olivier hocha la tête.

— Mon père, dit-il, le marquis n’est pas malade ; il ne l’a jamais été, et pourtant, ajouta-t-il presque à voix basse, il est mort.

— Mort ! le marquis ? s’écria-t-il avec une surprise douloureuse. Mais comment ? De quelle façon ? Tué en duel, peut-être ?

— Non, mon père : le marquis est mort empoisonné.

— Empoisonné ! s’écria-t-il avec stupeur. Un crime ?

— Non, mon père : un suicide, pour échapper au châtiment d’un crime plus horrible.

— Olivier, mon fils, au nom du ciel, parlez ! expliquez-vous ; ces réticences calculées me font mourir ! s’écria le duc en proie à la plus grande agitation.

— Mon père, le marquis de Palmarès s’est empoisonné dans son cachot, pour ne pas comparaître devant la haute cour réunie pour le juger, et ne pas mourir par le garrote vil comme un vulgaire assassin !

— Ma fille ! ma fille ! s’écria le duc avec désespoir, le misérable a tué ma fille !

Ses yeux s’égarèrent, il battit l’air de ses bras, son corps se raidit en arrière, il perdit connaissance.

Olivier fit aussitôt arrêter.