Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/83

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En mettant le pied sur le pont du Hasard, Olivier apprit d’Ivon Lebris que, le matin même, un aide de camp de l’amiral Cochrane s’était présenté à bord, intimant l’ordre au capitaine Olivier Madray, aussitôt après son retour de Santiago de Chile, de se rendre à bord de la frégate amirale le Monte-agudo.

Cet ordre n’étonna pas Olivier, porteur de dépêches pour l’amiral ; son intention était de se rendre à bord de la frégate ; il revêtit son grand uniforme, prit ses dépêches, fit armer sa baleinière et, sans même demander à Ivon Lebris des nouvelles de doña Dolorès, il se dirigea à force de rames vers le Mnte-agudo.

Il fut reçu à bord de la frégate avec tous les honneurs réglementaires et immédiatement introduit auprès de l’amiral.

Lord Alexander Cochrane avait, à cette époque, environ cinquante ans ; il était de haute taille, fort maigre, avec les traits énergiques et un peu hautains, mais la physionomie affable, les manières courtoises et essentiellement sympathiques.

En apercevant Olivier, il se leva avec empressement, fit quelques pas à sa rencontre, lui serra la main et lui dit du ton le plus amical :

— Soyez le bienvenu, mon cher capitaine ! J’ai beaucoup entendu parler de vous, et toujours avec de grands éloges ; j’avais hâte de vous connaitre personnellement ; asseyez-vous près de moi, je vous prie, et causons.

Olivier obéit. L’entretien commença il se prolongea pendant près de deux heures ; l’amiral Cochrane expliqua in extenso son plan au capitaine, et en discuta avec lui tous les points de la façon