Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/84

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la plus cordiale et avec une bonhomie charmante.

Cette expédition, à son point de vue, était et ne devait être qu’un coup de main audacieux, complétement en dehors de toutes les règles de la guerre maritime ; elle devait être menée rondement, par surprise et en donnant à l’improviste contre les Espagnols, sans leur laisser le temps de se reconnaitre ; il fallait, en un mot, enlever l’affaire de haute lutte, sans être attendus une bataille en règle contre des forces aussi formidables et soutenues par les batteries des forts étant complétement impossible.

Puis l’amiral entra dans les plus minutieux détails sur les moyens qu’il comptait employer pour assurer la réussite entière de son hasardeux projet et certaines mesures qu’il se réservait de prendre au dernier moment, si bien que, lorsqu’il congédia le jeune capitaine, celui-ci, électrisé par ce qu’il venait d’entendre, avait entièrement oublié sa mauvaise humeur et appelait de tous ses vœux l’heure de la bataille.

Après avoir salué l’amiral, Olivier retourna à son bord, non pas sans jeter curieusement les regards autour de lui.

Le spectacle était en effet singulier et intéressant ; il méritait d’être examiné avec soin.

La rade de Valparaiso, une des plus grandes et des plus belles du monde, offrait alors le spectacle à la fois le plus animé et le plus imposant.

Elle regorgeait de navires de toutes espèces et de toutes grandeurs, depuis les sloops les plus légers jusqu’aux magnifiques frégates, sans parler des bâtiments de commerce, groupés à part et serrés les uns contre les autres ; le nombre des