Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/243

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— Maître Lebègue est un vrai matelot, dit Olivier tout en examinant la goélette, il n’y a rien à critiquer ; les mâts de fortune sont installés selon toutes les règles. Le diable m’emporte si la goëlette ainsi gréée n’est pas en état de traverser tout l’Atlantique !

— C’est admirablement établi, dit Ivon ; marche-t-elle la gaillarde ! elle est presque dans notre sillage ; c’est un joli morceau de bois : ces démons de pirates savent choisir ce qu’il leur faut !

— Ils ressemblent en cela aux corsaires, dit en riant M. Maraval : le Hasard est un assez beau bâtiment, lui aussi !

— C’est un véritable joyau ! ce qui n’empêche pas cette goëlette d’être très-bien accastillée.

— Mettez sur le mât, monsieur ! dit le capitaine à l’officier de quart.

Le sifflet de maître Caïman appela aussitôt les hommes de quart à la manœuvre.

Le Hasard devint aussitôt immobile.

Le capitaine se promenait sur le pont d’un air pensif.

Vingt minutes s’écoulèrent, après lesquelles on aperçut, à une courte distance, la goëlette qui s’avançait majestueusement.

Arrivée à portée de voix, elle mit en panne.

— Capitaine, la goëlette est sous le vent ; elle attend les ordres ? dit maître Caïman.

— C’est bien, répondit Olivier.

Il se dirigea vers son banc de quart, sur lequel il monta.

— Ohé de la Chimère ! cria-t-il.

— Holà ! répondit maître Lebègue en saluant respectueusement son chef.