Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/244

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– Avez-vous de grosses avaries à bord ?

– Les lisses et les préceintes ont beaucoup souffert par notre première décharge, capitaine ; le gaillard d’arrière est très-maltraité ; mais tout cela n’est rien ; la coque est intacte ; le gréement est haché ; j’ai dû installer la mâture en pagaie, comme vous le voyez.

— Votre installation est un chef-d’œuvre, maître Lebègue ; vous vous êtes très-bien tiré de ce travail difficile. Ainsi le navire est bon et peut atteindre le port ?

– Même par un gros temps, capitaine, j’en ferais mon affaire ; ce serait un meurtre de l’abandonner.

— Très-bien. Je compte sur vous ; d’ailleurs, nous naviguerons de conserve et la côte est proche ; nous n’avons donc rien à redouter. Avez-vous trouvé des pirates vivants à bord ?

— Une quinzaine, capitaine, à demi morts de peur ; ils sont aux fers dans la cale.

— Tenez-les prêts à embarquer, je vais les envoyer prendre ; et, se tournant vers l’officier de quart : Vous avez entendu, monsieur ? lui dit-il.

— Oui, capitaine, répondit l’officier en saluant.

Une baleinière fut aussitôt mise à la mer et dirigea vers la goëlette.

Le capitaine Olivier continua :

— Avez-vous trouvé des papiers ?

– Je n’ai pas voulu, sans votre autorisation, capitaine, visiter la cabine du capitaine pirate ; j’ai fermé à clé les meubles et la porte.

— Vous avez eu raison d’agir ainsi ; le navire est-il richement chargé ?

— C’est une mine d’or, capitaine ! s’écria-t-il avec enthousiasme.