Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/30

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— Tu as raison, retournons-nous, et bataille !

— Bataille !

Ils se retournèrent résolument ; sous leurs manteaux, ils tenaient un pistolet de chaque main.

Ramillete ne s’était pas trompé ; quatre hommes les suivaient et n’étaient plus qu’à sept ou huit pas d’eux.

— Hein que vous disais-je, cousin ? fit d’une voix mielleuse Ramillete à son compagnon.

— Tant pis pour eux ! murmura celui-ci ; quoi qu’il arrive, je ne veux pas qu’elle soit compromise.

Cependant, les quatre hommes, d’abord surpris de voir marcher à leur rencontre ceux à la poursuite desquels ils s’étaient mis, avaient repris leur sang-froid, et, après quelques secondes d’hésitation, continuaient à s’avancer en faisant bonne contenance.

Un choc devint alors inévitable, les uns et les autres le comprenaient et s’y préparaient secrètement.

— Halte ! cria le señor Perrico, d’une voix forte.

— C’est lui dit un des quatre hommes à ses compagnons : attention, vous autres !

— À qui en voulez-vous ? reprit le señor Perrico ; êtes-vous des rateros ? en ce cas, prenez garde, je suis armé !

— Nous ne sommes pas des voleurs, mais des agents de Son Excellence le duc de Rosvego, directeur général de la police du royaume ; c’est à vous-même que nous avons affaire, monseigneur, répondit le chef de l’escouade.