Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/308

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mille étaient littéralement aux petits soins pour eux ils s’ingéniaient à satisfaire leurs moindres désirs.

Olivier et son ami ne perdaient pas leur temps ; dès le lendemain de leur arrivée, ils s’étaient mis à la recherche du soi-disant don Joaquim Muñoz, non pas d’une façon occulte, mais franchement, aux yeux de tous, en hommes qui ayant le désir de conclure certain marché, s’informent de la personne avec laquelle ce marché doit être traité, lui donnent rendez-vous et essaient de la rencontrer.

Mais toutes leurs démarches furent inutiles ; depuis quatre jours, c’est-à-dire le lendemain même de leur arrivée à Talca, don Joaquim Muñoz avait, sans motifs connus, quitté le tambò, où il avait laissé toutes ses marchandises, annonçant simplement qu’une affaire urgente exigeait sa présence dans une chacra assez éloignée, et que son absence se prolongerait probablement pendant sept ou huit jours.

Les deux amis furent consternés de ce contretemps, qu’ils ne savaient à quel motif attribuer ; l’inquiétude les gagnait ; ils faisaient les suppositions les plus erronées sur cette absence, que rien ne justifiait à leurs yeux.

Par une singulière et étrange coïncidence, le jour même du départ de don Joaquim Muñoz, Fernan Nuñez avait disparu, lui aussi, sans qu’il fût possible de découvrir ce qu’il était devenu.

S’était-il mis à la poursuite de l’ennemi de son maitre ? Don Joaquim Muñoz l’avait-il reconnu et s’était-il débarrassé de lui comme d’un espion dangereux ?